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Régularisation des sans-papiers : la grande déception des employeurs français

Régularisation des sans-papiers : la grande déception des employeurs français

En arrivant en France, le but premier des étrangers sans-papiers est de trouver un travail qui leur permettra par la suite de régulariser leur situation.

Ainsi, certains acceptent de travailler au noir, s’exposant de la sorte à la possibilité de tomber sur un employeur véreux qui, après les avoir exploités, refusera de les payer. D’autres se font appeler « les alias », car ils travaillent en utilisant le titre de séjour d’une autre personne à qui ils versent généralement un pourcentage. Une pratique illégale qui peut conduire en prison.

Travailleurs étrangers en France : nouvelle loi sur l’immigration, mêmes déboires

Parmi les métiers qui emploient de nombreux sans-papiers, il y a l’hôtellerie-restauration. La main-d’œuvre étrangère constitue 10 à 20 % des employés des restaurants en France. En Île-de-France, ce taux s’élève même à plus de 25 %, rapporte le média français spécialisé Au Cœur du CHR. Le nombre des travailleurs étrangers peut cependant être plus important dans d’autres secteurs.

En effet, selon Pascal Mousset, cité par le même média, restaurateur parisien et président du GHR Paris Île-de-France (Groupement Hôtellerie et restauration), il y aurait encore plus d’étrangers travaillant dans le domaine du bâtiment, dans les services d’aide à la personne ou encore comme aides-soignants.

Très attendue, notamment à cause de toutes les mesures prévues pour les étrangers sans-papiers activant dans des métiers en tension, la nouvelle loi immigration n’a pas finalement changé grand-chose au sort des travailleurs sans-papiers en France, estime Pascal Mousset.

Loi immigration sur les régularisations : la montagne qui accouche d’une souris

Il témoigne d’ailleurs qu’il a plaidé pour l’ajout de facilitations dans la régularisation des travailleurs « alias » mais aussi des apprentis étrangers, qui, une fois leurs études terminées, se retrouvent sans papiers et donc dans l’impossibilité d’être embauchées.

En plus de l’attachement qu’il ressent pour ses employés, cet employeur français déplore la perte des compétences à cause de simples obstacles administratifs.

Alors qu’il s’attendait à de réelles mesures facilitant la régularisation des travailleurs étrangers, cet employeur se dit « déçu » suite à l’adoption de la loi sur l’immigration en décembre 2023.

Il rappelle notamment que le texte initial prévoyait la possibilité d’obtenir un titre de séjour provisoire si l’on justifiait de trois années de travail et si l’on maîtrisait la langue française.

Régularisation par le travail : c’est à l’employeur de tout faire

Hélas, poursuit-il, le texte final soumet la régularisation du travailleur sans-papier à la décision du préfet. Ce qui ne fait pas trop avancer les choses, d’autant plus que les démarches doivent être entreprises par l’employeur du travailleur étranger.

En effet, Pascal Mousset explique que c’est à l’employeur de payer les frais de constitution du dossier de la demande de régularisation, ceux de l’avocat, mais qu’il doit aussi patienter une durée de « trois ou quatre mois » pendant laquelle le travailleur qu’il souhaite régulariser se retrouve dans une situation administrative qui lui interdit de travailler.

Suite au vote final, le texte de la loi immigration est passé devant le Conseil constitutionnel. Malgré certaines « retouches légales » ajoutées au texte, la situation des travailleurs étrangers en France ne semble pas s’être améliorée.

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