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Publicité en Algérie : Abdelaziz Rahabi dénonce une « anarchie nationale »

Publicité en Algérie : Abdelaziz Rahabi dénonce une « anarchie nationale »

Abdelaziz Rahabi intervient dans le débat sur le marché de la publicité en Algérie. Plusieurs chaînes de télévision privées ont été rappelées à l’ordre récemment par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et le ministère de la Communication, entre autres, pour non-respect des plages horaires réservées aux annonces.

Pour Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication, il y a une « anarchie » dans le marché publicitaire en Algérie et elle est due à « l’absence d’un cadre juridique » qui réglemente tout le processus de l’opération publicitaire.

Ce cadre, censé garantir le « professionnalisme et la transparence » de la profession, n’existe pas par la faute des gouvernements successifs depuis 25 ans, ajoute Abdelaziz Rahabi.

« À ce jour – et depuis 25 ans – le problème de l’absence d’un cadre juridique qui réglemente l’ensemble du processus publicitaire n’a pas été soulevé », écrit Rahabi dans un post sur les réseaux sociaux publié dimanche 7 avril.

Abdelaziz Rahabi est bien placé pour en parler, car c’est lui, en tant que ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement en 1998-1999, qui a élaboré et présenté un projet dans ce sens qui, hélas, n’a pas vu le jour depuis.

L’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid ne prend pas des chemins détournés pour expliquer ce blocage. Tout tourne, selon lui, autour de deux questions fondamentales : qui doit distribuer la manne publicitaire et qui doit en bénéficier ?

La publicité constitue-t-elle une des sources de financement des médias pour garantir la liberté d’opinion, ou s’agit-il d’une « boîte noire » permettant au pouvoir d’enrichir qui bon lui semble sans rendre de comptes ?, s’interroge-t-il.

Rahabi était ministre de la communication à cheval entre les présidences de Liamine Zéroual et Abdelaziz Bouteflika.

Publicité en Algérie : Abdelaziz Rahabi explique pourquoi son projet est gelé depuis 25 ans

Dans son post, il revient sur son projet de doter le marché publicitaire algérien d’un cadre légal. Il explique que le gouvernement de l’ancien président, Liamine Zéroual, s’est efforcé de trouver « des solutions à la hauteur de l’ambition des médias nationaux », d’où l’élaboration du projet de loi sur la publicité.

« J’ai personnellement présenté (le projet) au nom du gouvernement », rappelle-t-il. Après quelques amendements, le projet a été voté par l’Assemblée populaire nationale (APN) en juin 1999, mais il sera gelé au niveau du Conseil de la Nation (chambre haute), « sur ordre du défunt président (Abdelaziz Bouteflika, ndlr) », regrette Rahabi, soulignant que c’était la première fois, depuis sa création en 1996, que le Sénat bloquait une loi.

La loi avortée visait à « lever le monopole (de l’Anep) sur la publicité, à prendre en compte le droit de l’annonceur de choisir lui-même la méthode et les supports par lesquels il souhaite diffuser ses annonces et à permettre la création de sociétés ou d’agences à caractère commercial », rappelle Abdelaziz Rahabi.

Elle prévoyait également la création d’un organisme professionnel indépendant chargé de contrôler les activités publicitaires et leur conformité à la loi.

Et ce n’est pas l’unique projet de Abdelaziz Rahabi en lien avec le secteur de la communication à être gelé. L’ancien ministre signale qu’à la même période, il avait présenté un projet de loi sur le sondage d’opinion, resté lui aussi gelé à ce jour, alors que l’activité s’exerce « sans aucun contrôle légal ». Or, conclut Rahabi, « l’expérience des nations nous a appris que tout ce qui se fait sans contrôle légal et sans transparence est source de corruption qui sème le désespoir et affaiblit les nations ».

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