Économie

Loi de finances 2023 : « Un mauvais signal », selon Jil Jadid

Le projet de loi de finances pour 2023 a été adopté par les deux chambres du Parlement. Il ne reste que sa promulgation par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour que le texte entre en vigueur le 1er janvier prochain.

Comme les précédentes Lois de finances, celle de l’exercice à venir consacre la part du lion du budget aux dépenses de fonctionnement, à hauteur de 71%.

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Un chiffre qui n’a pas échappé au parti Jil Jadid qui y voit, par la plume de son vice-président Zoheir Rouis, un « mauvais signal » pour la relance de l’investissement productif.

Dans un éditorial mis en ligne sur le site de la formation politique, M. Rouis décortique d’abord les chiffres des dépenses de fonctionnement et d’équipement.

Dans la LF 2023, 71% du budget sont affectés au fonctionnement, en hausse de 55% par rapport à la LF 2022. Le budget de fonctionnement représente 123% des recettes prévisionnelles qui, elles, augmentent de 39% grâce à la seule hausse des cours des hydrocarbures.

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Le budget d’équipement, certes en hausse de 13%, ne représente néanmoins qu’à peine le tiers des dépenses, demeurant le « parent pauvre de la dépense publique ».

Cette structure, estime Rouis, démontre que la loi de finances 2023 est orientée vers le financement du fonctionnement de l’État et les redistributions, et non vers la promotion de l’investissement productif.

Manque de vision

Une orientation qui, reconnaît-il, « permet  d’atténuer, temporairement, la pression sociale », tout en soulignant que ces fonds « ne sont pas le produit d’un développement économique » et n’auront donc que « peu d’effet sur la consommation et la production interne et donc sur le marché de l’emploi et la croissance ».

Pour le responsable de Jil Jadid, ce n’est pas une bonne idée car cela ne permettra pas à l’Algérie de renforcer des « marges de manœuvre pour juguler l’inflation », ni de se préparer à affronter « le scénario d’un retournement de situation concernant les prix des hydrocarbures ».

M. Rouis regrette un « manque de vision et d’ambition économique forte » dont les conséquences vont « rattraper » le pays et « ne manqueront pas d’accentuer davantage les déséquilibres et le déclassement social, sans parler de la dévalorisation de l’acte de création de richesse et de la valeur du travail ».

Le responsable plaide au contraire pour une stratégie de développement économique à l’horizon 2050, dont les lois de finances doivent être la « déclinaison » et pour laquelle le surplus de ressources dégagées doit être utilisé  comme « levier ».

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