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La justice belge ouvre une enquête sur les ingérences du Maroc

La justice belge ouvre une enquête sur les ingérences du Maroc

C’est le deuxième acte des ingérences marocaines en Belgique. Alors qu’il essaie de soigner son image après la série de scandales d’espionnage et de corruption qui l’ont éclaboussé ces deux dernières années en Europe, le Maroc se retrouve à nouveau au banc des accusés en Belgique.

Cette fois, c’est en Belgique que le voile sur les affaires douteuses du Royaume risque d’être levé par la justice qui vient de lancer une enquête sur d’éventuelles ingérences dans le pays. C’est un autre scandale qui éclabousse ainsi le Maroc en Europe.

Deux médias belges, le Soir et RTBF, ont révélé ce vendredi que le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête sur de possibles ingérences du Maroc en Belgique.

C’est l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) belge qui est derrière le lancement de cette enquête.

La Belgique enquête sur les ingérences marocaines

Se basant sur les graves révélations faites dans une enquête de la RTBF diffusée en décembre dernier sur les agissements douteux de l’ambassadeur du Maroc en Belgique, l’OCRC s’est saisie de l’affaire en rédigeant un procès-verbal initial qui a fini par l’ouverture par le parquet de Bruxelles d’une information judiciaire sur cette affaire en mars dernier, a indiqué Le Soir.

Les deux médias qui ont révélé cette information n’ont pas précisé les chefs d’accusation contre le royaume du Maroc. Le parquet de Bruxelles n’a pas fait de commentaires, mais les révélations de la RTBF en décembre dernier sont d’ une extrême gravité pour Rabat.

La presse belge parle d’influences, d’ingérences et éventuellement de corruption du Makhzen en Belgique. Cette affaire qui éclabousse la diplomatie et les services marocains dévoile les pratiques suspectes du Maroc pour acter le fait accompli au Sahara occidental.

Provocations contre l’Algérie 

En décembre dernier, une enquête de la RTBF a jeté la lumière sur les pratiques suspectes de Mohamed Ameur, ambassadeur du Maroc à Bruxelles, qui utilise des méthodes peu recommandables pour défendre la position de son pays sur le Sahara occidental où plutôt recruter de nouveaux soutiens à sa cause, en utilisant tous les moyens : pressions, corruption, chantage…

La RTBF a rapporté des témoignages sur des tentatives d’intimidation de la part de diplomates marocains contre des avocats, des chercheurs, des universitaires, des hommes politiques…

L’enquête s’est intéressée au financement de l’association « Les amis du Maroc » qui organise des évènements dans des lieux prestigieux. RTBF a conclu que c’est l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles qui sort à chaque fois le chéquier…

« C’est une autre affaire qui commence et je ne comprends pas que l’enquête sur le Qatargate, qui est en fait un Moroccogate, dont on a appris l’existence en décembre 2022, n’avance pas et pourquoi elle piétine », interroge dans une déclaration à TSA, Ignacio Cembrero, journaliste espagnol spécialiste du Maghreb qui fait l’objet d’un harcèlement judiciaire permanent du Maroc à cause de ses articles.

L’activisme des services marocains à l’étranger sur la question sahraouie s’est particulièrement accrue depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël en 2020.

En août 2022, le roi Mohammed VI a défini les contours de la diplomatie marocaine qui est chargée d’un seul dossier : le Sahara occidental. Moins de deux ans après avoir normalisé ses relations avec Israël sous l’égide de l’administration américaine de Donald Trump, le Maroc a ouvert un nouveau chapitre dans sa quête effrénée pour obtenir une reconnaissance internationale de sa colonisation du Sahara occidental.

Avec la normalisation et l’accélération de sa coopération militaire avec Israël, le Maroc s’est senti puissant jusqu’à défier ses voisins algérien et espagnol.

Pegasus, chantage migratoire, corruption : le Royaume accumule les scandales en Europe 

En juillet 2021, de nombreux médias de la planète ont révélé le scandale d’espionnage Pegasus dans lequel le Maroc est lourdement impliqué. Le royaume a utilisé ce logiciel israélien pour une opération d’espionnage de grande envergure qui a touché des dirigeants politiques et médiatiques en Algérie, des journalistes européens dont Ignacio Cembrero, et même le président français Emmanuel Macron.

Deux mois avant l’éclatement de ce scandale, le Maroc lâché sa bombe migratoire en mai de la même année, sur l’enclave de Ceuta, obligeant le gouvernement espagnol à changer de position sur le conflit au Sahara occidental en mars 2022.

Avec l’Algérie, le Maroc a commis une grave provocation en assassinant, à l’aide d’ « armes sophistiqués » trois camionneurs algériens sur la route, en novembre 2021.

Avec cette action, le royaume recherchait sans doute une riposte militaire algérienne pour plonger la région dans une guerre sanglante. Cet «  acte hostile » d’autres actions ont mené l’Algérie à rompre ses relations diplomatiques avec le Royaume.

En décembre 2022, le Maroc est éclaboussé par un autre scandale retentissant en Europe : le marocgate. Dans cette affaire qui est entre les mains de la justice, le royaume est accusé d’avoir corrompu des députés européens pour influencer les décisions du Parlement européen sur le Sahara occidental.

Un document d’enquête dévoilé Der Spiegel mentionnait des preuves sur l’implication de la DGED marocaine (renseignement extérieur) dans cette affaire.

Des preuves appuyées par les aveux de l’Italien Antonio Pier Panzeri, ancien député européen, qui a reconnu avoir reçu, lui et sa famille, des « cadeaux » de l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun. D’importantes sommes d’argent en liquide ont été retrouvées chez Panzeri.

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