Les grands noms du football mondial de la dernière décennie quittent un à un les grands clubs d’Europe. Le dernier en date à le faire est Karim Benzema.
Le club espagnol du Real Madrid a annoncé, ce dimanche 4 juin, le départ de son attaquant franco-algérien à l’issue de la saison en cours.
La future destination de Benzema est très probablement l’Arabie Saoudite où il y a de fortes chances de revoir le trio Cristiano-Messi-Benzema réuni de nouveau dans un même championnat.
Karim Benzema quitte donc le Real Madrid après 14 ans de bons et loyaux services. L’attaquant franco-algérien a rejoint le club de la capitale espagnole en 2009, la même année que Cristiano Ronaldo.
Il y a gagné tous les titres possibles, notamment cinq Ligues des champions (un record). Il a inscrit 353 buts en 647 matchs, devenant le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club, derrière Ronaldo.
Ayant évolué pendant presque dix ans dans l’ombre du Portugais, ce n’est qu’après le départ de ce dernier en 2018 que Benzema a pris les clés de l’attaque madrilène et a pu s’exprimer pleinement. Depuis, il s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs du monde et ses performances lui ont valu d’être sacré Ballon d’or 2022.
Son seul regret est de n’avoir pas eu autant de succès avec l’Équipe de France. La faute à une suspension démesurée pour une faute extra-sportive. Karim Benzema a été écarté des Bleus entre 2015 et 2021 et n’a pu, de ce fait, prendre part au sacre en coupe du monde 2018.
En 2022, il a été privé de Mondial pour une blessure, mais il reste persuadé ainsi que son entourage que le staff des Bleus s’est empressé de décréter son incapacité à jouer la compétition.
Même s’il n’a pas défendu les couleurs de son pays d’origine, Benzema est demeuré très apprécié en Algérie où il est considéré comme un symbole de la réussite des membres de la diaspora algérienne en Europe et dans le monde, tout comme Zinédine Zidane et beaucoup d’autres.
Pendant sa mise à l’écart de l’Équipe de France, il lui est arrivé de demander publiquement à être autorisé à jouer pour l’Algérie.
À 35 ans, Karim Benzema pourrait donc rejoindre le championnat saoudien. Cristiano Ronaldo y est déjà depuis la saison passée. Il pourrait être bientôt rejoint par Karim Benzema et Lionel Messi. Ceux qui ont fait vibrer le monde du football ces 15 dernières années sont devenus trop vieux pour l’Europe, mais toujours suffisamment jeunes pour évoluer dans les championnats exotiques, ceux du Golfe, d’Asie et d’Amérique du Nord notamment.
Ronaldo, Benzema… Le Golfe, futur Eldorado des stars en fin de carrière
Depuis une année, c’est l’Arabie Saoudite qui sort les arguments les plus solides. Les sommes proposées aux stars vieillissantes d’Europe ne se refusent pas.
En Espagne, il ressort des révélations de la presse locale que c’est une offre du champion d’Arabie Saoudite, Al Ittihad Djeddah, qui a convaincu Karim Benzema de ne pas aller au bout de son contrat avec le Real qui ne se termine que dans une année.
Selon les mêmes révélations, des émissaires du club saoudien se sont présentés il y a quelques jours à Madrid pour faire au joueur d’origine algérienne une proposition ferme de 200 millions d’euros de salaire annuel.
Soit le même montant qui a permis à Al Nassr, un autre club saoudien, de débaucher, en pleine saison, Cristiano Ronaldo de Manchester United où, il est vrai, que le Portugais n’avait jamais réussi à s’imposer totalement.
Le prochain sur la liste sera très probablement Lionel Messi qui a annoncé son départ du PSG vendredi dernier.
On spécule encore dans la presse européenne sur un probable retour de l’Argentin au FC Barcelone, ou encore sur son engagement en MLS américaine, mais sa destination la plus probable semble être l’Arabie Saoudite où le club d’Al Hilal serait prêt à lui assurer un salaire annuel de 400 millions d’euros. On parle même de 1 milliard d’euros sur la totalité de son contrat.
Cristiano, Messi et Benzema réunis de nouveau dans un même championnat est une éventualité qui rendra attractif l’Arabie Saoudite pour les grandes stars en fin de carrière, au moins pour quelques années.
Ce serait le précurseur qui pourrait amorcer une nouvelle ère pour le football saoudien et baliser le chemin à d’autres stars et joueurs de haut niveau. Du moins, c’est l’objectif qu’attendent les dirigeants politiques du pays.
L’Arabie Saoudite veut rayonner par le sport et elle ne lésine pas sur les moyens. Il ne s’agit point d’extravagances, mais de dépenses pensées dans le cadre de la stratégie globale du prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS) de transformer profondément le royaume sur le plan économique et sociétal, dans le cadre de son projet vision 2030.
MBS avait promis de faire de l’Arabie Saoudite et de toute la région la « nouvelle Europe » et ce sera déjà symboliquement le cas avec la venue des stars de football qui faisaient vibrer les stades du Vieux continent.
Les sommes mises pour faire venir de grands joueurs peuvent paraître astronomiques sur l’échelle de l’économie du sport mondial, mais elles ne représentent qu’une petite proportion des 3.000 milliards de dollars d’investissements envisagés par le royaume d’ici à 2030.
La venue en Arabie Saoudite de grands noms du football mondial est une bonne nouvelle pour beaucoup de monde ; pour les joueurs concernés, pour les dirigeants du pays, pour les clubs et les fans locaux et tous ceux qui rêvent de voir des méga stars réunies de nouveau dans une même compétition.
Pour les footballeurs algériens, c’est, au contraire, un débouché de moins dans un monde footballistique très concurrentiel. Depuis quelques années, les internationaux des Verts en fin de carrière, et même de jeunes joueurs optent pour les championnats du Golfe où les salaires sont nettement plus élevés qu’en Algérie.
Au rythme actuel de l’engagement de joueurs de haut niveau, il risque de s’avérer plus difficile pour les joueurs algériens de se faire une place au Qatar, en Arabie Saoudite où aux Émirats.
