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Guerre contre Gaza : le témoignage bouleversant d’une infirmière française

Guerre contre Gaza : le témoignage bouleversant d’une infirmière française

Israël ne fait pas que tuer les Palestiniens de Gaza par milliers depuis le 7 octobre dernier. Il prive aussi les blessés et les malades de soins en détruisant les hôpitaux et en bloquant l’aide humanitaire. Une infirmière française de retour de la zone de guerre a rapporté avec elle des images insoutenables. Son témoignage est bouleversant.

La situation sanitaire est catastrophique dans l’enclave palestinienne où, selon les Nations-Unies, 60 % des infrastructures de santé sont endommagées ou carrément hors service.

Le dernier grand hôpital à subir une attaque de grande ampleur est celui de Nasser, à Khan Younès, dans le sud de Gaza. L’hôpital est mis hors service et, selon le ministère de la Santé du Hamas, 150 patients sont « entassés » dans ses chambres et ses couloirs, sans aucun soin ni prise en charge.

De telles situations, Imane Maarifi en a vu de ses propres yeux. Cette infirmière française revient de la bande de Gaza où elle s’était rendue dans le cadre d’une mission de la fondation Palmed. Depuis son retour, elle a multiplié les témoignages pour faire comprendre au monde entier que ce qui se dit sur la souffrance de la population de Gaza n’est pas de la propagande politique.

« Depuis mon retour, j’ai l’impression d’être dans un monde de fous, de devoir dire, en 2024 alors qu’il y a des réseaux sociaux et des médias, qu’il y a des gens qui meurent. T’es sûre d’avoir vu des enfants mourir ? Oui, j’ai aidé moi-même à extraire des balles de têtes d’enfants, de visages d’enfants », a-t-elle déclaré solennellement lors de l’audition des membres de la mission le 13 février par le Parlement français. La mission a servi à l’hôpital européen de Khan Younès.

La jeune femme cloue ainsi le bec à ceux qui, pour protéger Israël, continuent à parler de « jérémiades des Palestiniens » ou encore de « poupées » exhibées par les femmes en pleurant.

Une infirmière française de retour de Gaza : « C’est déjà trop tard »

L’infirmière raconte que des parents amènent le matin les cadavres de leurs enfants décédés dans la nuit, dans l’espoir que les médecins étrangers, qu’ils croient plus compétents que les locaux, puissent les réanimer. « Quand vous annoncez qu’il est mort et qu’il n’y a rien à faire, ils repartent avec en hurlant », dit-elle.

S’agissant des blessures d’enfants qu’elle a eu à soigner, l’infirmière évoque « beaucoup, beaucoup, beaucoup de plaies de la face, d’exorbitations, d’œil qui n’existe même plus, des plaies de la tête, de l’abdomen… ».

Faute de carburant, les morts et les blessés sont parfois acheminés vers les hôpitaux à dos d’ânes. Mais même ces bêtes de somme ne sont pas épargnées par les soldats israéliens. L’infirmière assure avoir vu un âne mort devant l’hôpital car il a été touché par balles en cours de route.

Si elle fait ce témoignage, c’est pour convaincre le mode d’agir pour arrêter le massacre. Cependant, reconnaît-elle, « même si on arrête aujourd’hui, c’est déjà trop tard ».

La chaîne Al Jazeera a diffusé d’autres propos d’Imane Maarifi dans lesquels elle décrit des scènes atroces qui l’ont marquée. Comme cet enfant de 15 ans que les médecins ont dû amputer des deux jambes ou encore cette mère de famille morte faute de médicaments pour son diabète.

Elle explique qu’en plus des victimes directes de la guerre, au nombre de 29 000 en quatre mois et demi, beaucoup de Palestiniens malades meurent faute de médicaments et de prise en charge sanitaire.

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