La Banque d’Algérie juge « insuffisante » la croissance des crédits à l’économie. Le constat a été fait lors de la réunion trimestrielle entre le gouverneur de la Banque d’Algérie Salah Eddine Taleb avec les banques et établissements financiers. Au menu : le financement de l’économie.

« L’analyse des tendances conjoncturelles sur la période 2022 à fin mars 2023, montre une croissance des crédits qui reste insuffisante au regard des capacités de financement de la place bancaire », pointe la Banque d’Algérie dans un communiqué publié à l’issue de cette réunion.

Le régulateur n’a pas donné de chiffres, ni de taux d’évolution des financements bancaires, mais le constat est sans appel. Le financement de l’économie piétine au moment où le pays en a le plus besoin pour moderniser et diversifier son économie, créer des emplois durables pour absorber le chômage qui représente un risque majeur pour la stabilité sociale.

Le 13 avril, lors de la réunion de son Comité des opérations de politique monétaire (COPM), la Banque d’Algérie a déploré la croissance « modérée » des crédits à l’économie qui contraste avec celle des liquidités bancaires. Cette croissance est passée de 3,27% fin décembre 2022 et à seulement 0,64% fin février 2023, selon la Banque d’Algérie.

Financement de l’économie : la Banque d’Algérie lance un appel aux banques

La Banque d’Algérie a appelé une nouvelle fois ce mercredi les banques à « renforcer et développer le financement de l’économie, d’autant que celles-ci enregistrent des conditions idoines de liquidité et de solvabilité, dénotant ainsi d’une grande marge en la matière. »

Selon le communiqué, cette réunion a « permis un échange fructueux entre la Banque d’Algérie et les banques et établissements financiers, sur les actions susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique à la mobilisation optimale des capacités de financement, dont disposent les banques. »

Le gouverneur de la Banque d’Algérie a soutenu que le nouveau cadre règlementaire répondra au « mieux aux innovations et évolutions technologiques et impulsera plus de concurrence par l’émergence de nouveaux acteurs et élargira notamment l’offre de produits de financement et de services bancaires. »

Pour lui, il s’agira d’une « étape charnière, à laquelle le système bancaire devra s’adapter en contribuant à mettre en place une industrie bancaire effective à même d’assurer un développement durable ».

Les banques ont accordé 10.202 milliards de dinars de crédits à l’économie entre janvier et septembre 2022, en hausse de 4,17% par rapport à celui de 2021 (9.794 milliards DA). En 2021, l’économie algérienne a été affectée par la pandémie de Covid-19.