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Bac en Algérie : de « lourdes peines » attendent les fraudeurs

Bac en Algérie : de « lourdes peines » attendent les fraudeurs

En Algérie, une série de mesures a été dévoilée, ce dimanche 4 juin, par les autorités pour lutter contre la fraude aux examens du BAC et du BEM qui se tiendront respectivement du 11 au 15 juin et du 5 au 7 juin.

Ces mesures « anticipatives » ont été annoncées par le ministère de la Justice pour « la prévention et la lutte contre les délits de triche et de fuite des sujets d’examens, notamment par le biais des technologies de l’information ».

Les mesures ont été prises en concertation avec les services concernés, notamment la police et l’office nationale de prévention et la lutte contre les crimes liés aux technologies de l’information.

Le ministère de la Justice annonce la création d’une cellule de vigilance au niveau de chaque cour de justice sous la présidence du procureur général. La cellule en question comprend également le « directeur de l’éducation, le chef de sûreté de wilaya, le chef de la brigade territoriale de la gendarmerie nationale ainsi que le responsable territorial de la sécurité intérieure ».

L’objectif recherché par la prise de ces mesures est la « garantie de la crédibilité des examens » et la « préservation de l’avenir des élèves ».

BAC et au BEM en Algérie : de « lourdes peines » attendent les fraudeurs

Les parquets généraux vont requérir de « lourdes peines » contre les personnes impliquées dans l’atteinte à la crédibilité des examens du BAC et du BEM. L’année passée, de nombreuses personnes ont été lourdement condamnées pour tricherie ou tentative de fraude aux examens du BEM et du BAC en Algérie.

Le ministère de la Justice n’a pas précisé si l’internet sera coupé, une nouvelle fois, durant la semaine des examens du BAC en Algérie, comme cela a été le cas ces dernières années.

De son côté, la direction générale de la sûreté nationale a publié ce dimanche, la veille du début de l’examen du BEM, un communiqué portant sur « des mesures sécuritaires visant à accompagner les efforts de l’État pour la réussite des épreuves à travers 2.044 centres d’examen dans les secteurs de compétence », rapporte Ennahar Online.

Des mesures draconiennes pour préserver la crédibilité des examens

Des patrouilles sont mobilisées pour garantir la fluidité du trafic dans les environs des établissements abritant les épreuves ainsi que sur les axes routiers y menant.

Un dispositif sécuritaire est mis en place pour sécuriser le transfert des sujets du BEM et les copies vers les centres de rassemblement en collaboration avec les services spécialisés du ministère de l’Éducation, ajoute la même source. La DGSN appelle les conducteurs et les parents d’élèves à éviter de se rassembler devant les centres d’examen.

Contacté par TSA, ce dimanche, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, tient à bien distinguer les cas de triche qui surviennent à l’intérieur des centres d’examen et ceux qui se déroulent à l’extérieur.

« Pour les cas de triche à l’intérieur des centres d’examen, il y a déjà des mesures et des procédures. Dans ces cas, la justice n’intervient que si elle est saisie par le ministère de l’Éducation. Pour ce qui est des tentatives émanant de l’extérieur, il faut bien que la justice agisse pour lutter contre les fraudes et les fuites de sujets », a expliqué le porte-parole du Cnapeste.

Tout un système éducatif à revoir, selon le Satef

Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, Boualem Amoura, rejoint Messaoud Boudiba concernant le traitement des cas de fraude au BAC et au BEM selon leur lieu de déroulement.

Le secrétaire du Satef va plus loin, mettant en avant la nécessité d’une réforme totale du système éducatif algérien, qu’il qualifie en « état d’échec », pour lutter de manière efficace contre la fraude aux examens, devenue la hantise des parents, des élèves et des autorités ces dernières années.

« Le phénomène de la fraude dure depuis une vingtaine d’années, c’est-à-dire depuis que le système éducatif algérien est basé sur la mémorisation plutôt que sur l’analyse chez l’élève. Seule une refonte totale du système éducatif est à même de venir à bout du phénomène de triche », soutient Boualem Amoura.

Ce dernier dresse un constat sombre de l’état actuel du système éducatif algérien. Il est revenu sur les réformes initiées par les anciens ministres de l’Éducation, Abdelatif Baba Ahmed et Nouria Benghabrit qui ont amené une orientation différente, mais qui n’a jamais vu le jour.

« Aujourd’hui, l’élève en filière scientifique au lycée n’est pas vraiment un profil scientifique. Vous prenez la somme du coefficient des matières non essentielles, elle est supérieure à celle des matières essentielles », note Boualem Amoura.

Le SG du Satef cite un exemple d’un élève qui, avec les bonnes notes en français, en arabe, histoire-géographie, peut obtenir une assez bonne moyenne générale, même s’il n’arrive pas à avoir la moyenne dans les matières essentielles, à savoir les mathématiques, la physique et les sciences.

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