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Algérie-Espagne : après le dégel politique, le commerce reprend

Algérie-Espagne : après le dégel politique, le commerce reprend

Après plus de 19 mois de blocage, les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne reprennent, dans le sillage du dégel politique entre les deux capitales. C’est du moins le cas pour le secteur avicole et pour certains intrants agricoles, apprend-on de sources fiables.

« C’est un cheminement tout à fait logique et prévisible, après l’installation de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid et l’ouverture de nouvelles lignes d’Air Algérie avec l’Espagne, nous attendions avec impatience le dégel des échanges commerciaux, ce qui est en train de s’opérer et d’une façon graduelle », a réagi Djamel Bou Abdallah, président du Conseil d’affaires algéro-espagnol dans une déclaration à TSA ce mardi 16 janvier.

Toutefois, les échanges commerciaux entre les deux pays risquent de ne pas retrouver rapidement leur niveau d’avant la crise.

« L’Algérie a mis en place des mesures pour protéger son économie et favoriser son industrie, a ajouté M. Bou Abdallah. Les échanges entre l’Algérie et l’Espagne seront dominés beaucoup par les intrants que les produits finis ».

Alger et Madrid ont traversé une longue période de brouille provoquée par le revirement sur le dossier du Sahara occidental du gouvernement espagnol qui a apporté en mars 2022 son appui au plan d’autonomie marocain.

L’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid puis procédé en juin 2022 à la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne en 2002, suivie du blocage des échanges commerciaux entre les deux pays.

Dans la foulée, le commerce entre les deux pays a été suspendu. Seuls les engagements contractuels de l’Algérie en matière de fourniture de l’Espagne en hydrocarbures ont continué à être honorés.

Le commerce reprend entre l’Algérie et l’Espagne après 18 mois de coupure

La décision algérienne a fait très mal à l’économie espagnole dont de nombreuses sociétés réalisaient l’essentiel de leur chiffre d’affaires avec l’Algérie, notamment dans le domaine de la céramique, des intrants industriels et agricoles.

En octobre dernier, le ministère espagnol du Commerce avait évalué à 630 millions d’euros le manque à gagner pour les entreprises espagnoles impactées par la nouvelle situation avec l’Algérie.

Sur le plan politique, les choses ont commencé à rentrer dans l’ordre en novembre dernier avec la nomination de Abdelfattah Daghmoum comme ambassadeur à Madrid, après dix-huit mois de vacance du poste.

Dans un entretien à la chaîne qatarie Al Jazeera diffusé le 28 décembre dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a indiqué que l’Espagne a changé sa position « à 180 degrés », par rapport à celle qu’elle a adoptée en mars 2022.

Ahmed Attaf a expliqué que c’est le discours de Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre dernier qui a motivé la réévaluation par l’Algérie de sa relation avec l’Espagne.

Selon le chef de la diplomatie algérienne, l’Espagne est revenue à une position conforme à celle de l’Union européenne sur le Sahara occidental.

Avec le rétablissement de la relation politique, il n’y avait en principe plus de raison objective pour la persistance de la coupure économique et les observateurs attendaient la reprise du commerce bilatéral comme une suite logique de la nomination d’un ambassadeur de l’Algérie à Madrid.

Et c’est ce qui est en train de se faire avec le début de l’autorisation d’importer d’Espagne certains produits, notamment des intrants agricoles.

Selon une note de l’Association algérienne des banques (Abef) datée du 14 janvier et qui a été partagée sur les réseaux sociaux, le déblocage concerne au moins trois intrants important pour la filière avicole : il s’agit du poussin de chair, le poussin de ponte et les œufs destinés à la couvaison. Cela, en attendant d’autres produits, notamment les intrants agricoles et industriels.

« La société espagnole Cobb détenait 60% du marché algérien du poussin, ce n’est pas rien », a souligné Djamel Ben Abdallah qui prévoit une « baisse drastique » du prix du poulet en Algérie, avec le retour à l’importation du poussin espagnol.

Le 12 décembre, le gouvernement a autorisé Air Algérie à reprendre la ligne Alger – Madrid et à augmenter les dessertes avec Barcelone à raison d’un vol par jour.

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